Vers un temps infini ?

Ce poème est extrait de "L'étoffe de l'univers", dernier recueil publié du vivant d'Andrée Chedid. Nous ne pouvons qu'être interpellés par son questionnement, puisqu' y sont associés, au travail sur la toile, la vie de l'artiste, la vie tout simplement...

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Sur la toile exposée aux intempéries
Les saisons déposent leurs graines
l’automne n’est pas l’été
Ni le printemps l’hiver

Les trajectoires
Défilent
Et se déplacent
Tout ici vit
Dans le mouvement
Et l’espace

(...)

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Pour lire le poème dans son entier, ainsi que d'autres de l'auteur, aller à la page  Andrée Chedid (sous l'onglet Texte)

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Et voilà ce qu'écrivait en note cette grande poétesse de notre temps :

"Ce dessin m'a pris cinq minutes, mais j'ai mis soixante ans pour y arriver." Auguste Renoir

Renoir a raison. Le chef-d'oeuvre est l'enfant d'une accumulation de temps. C'est par ce temps empilé que ses tableaux prolongent nos vies. La toile du temps comme celle du peintre, l'écrit du poète, le cours de la vie progresse silencieusement, lentement, sous terre, avant de jaillir dans la lumière. Le peintre, comme le poète, doit deviner et surprendre l'image placée au dessus de tout comme un constant recours. Car : "La toile progresse / A son rythme / Sous la neige..."