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LES CHEMINS DE LA TRACE
13 février 2015

En février, un poème de François Cheng...

 

...transmis par Ishtar.

 

S'abaisser jusqu'à l'humus
Où se mêlent larmes et rosée, sang versé Et source inviolée.
Où les corps suppliciés retrouvent la douce argile
Humus prêt à recevoir frayeurs et douleurs
Pour que tout ait une fin et que pourtant
Rien ne soit perdu.

S'abaisser jusqu'à l'humus où se loge
La promesse du Souffle originel.
Unique lieu de transmutation
Où frayeurs et douleurs se découvrent paix et silence.
Se joignent alors pourri et nourri
Ne font qu'un terme et germe.
Lieu du choix : la voix de mort mène au néant
Le désir de vie mène à la vie. Oui le miracle a lieu
Pour que tout ait une fin et que pourtant
Toute fin puisse être naissance.

S'abaisser jusqu'à l'humus, consentir
À être l'humus même, unir la souffrance portée
Par soi à la souffrance du monde,
Les voix tues aux chants d'oiseaux,
Les os givrés au vacarme des perce-neiges.
                
                François Cheng, 
Cinq méditations sur la mort, autrement dit la vie.

*****

Pour entendre la voix de François Cheng :

Si vous voulez écouter directement le poème "S'abaisser jusqu'à l'humus", tirez le curseur jusqu'à 21 mn ( avancez doucement, la partie de la barre à gauche du curseur doit être blanche).

 

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